Comment les sociétés s’approprient-elles les technologies, c’est-à-dire incorporent-elles dans leurs pratiques mais aussi dans leurs représentations des objets matériels ou immatériels « inédits » ? Et tout d’abord, quels rôles jouent respectivement l’offre (la production d’inventions) et la demande (l’évolution de la société) dans l’apparition et la diffusion de ces technologies ? Comment situer dans cette dynamique le rôle parfois méconnu des « entrepreneurs » ?
Peut-on identifier des « déterminants » de cette appropriation, c’est-à-dire des caractéristiques de l’objet, de son mode d’élaboration ou des aspects socioculturels des sociétés qui vont favoriser ou freiner cette appropriation ? Faut-il privilégier des innovations « clés en main » ou au contraire prendre en compte la demande d’objets « ouverts » et adaptables ?
Quelles sont les conséquences de cette appropriation sur la société ? Sont-elles anodines ou modifient-elles en profondeur les représentations de nous-mêmes, de nos relations aux autres, de notre environnement ? Enfin, comment répondre aujourd’hui à la demande à la fois forte, légitime et difficile à satisfaire d’une évaluation a priori des nouvelles technologies et d’identification des effets positifs ou négatifs de leur diffusion ? Faut-il compléter ces évaluations a priori par des dispositifs d’accompagnement et d’observation de ces processus d’appropriation et de leurs conséquences ?
Ce sont ces différentes questions que ce rapport de l’Académie des technologies se propose d’éclairer.