Le lecteur pourra s’étonner de ne pas trouver dans ce volume l’image rassurante d’une transmission de la psychanalyse qui correspondrait à celle d’un savoir patenté et idéalisé. C’est, en effet, dans cette faille du savoir de l’homme sur lui-même qu’une réflexion se poursuit à partir de l’œuvre de Freud réinterrogée par Lacan, ses élèves et quelques autres. La Célibataire propose en ce volume un ensemble de réflexions sur les processus qui font transmission en psychanalyse.
Ce «terrain» est plutôt mouvant si l’on se réfère à ce que Charles Melman disait déjà au IXe congrès de l’École freudienne de Paris : «Il me semble que la vie sociale des analystes est marquée par une exacerbation des passions futiles de la cité. Et c’est ainsi qu’on peut s’interroger sur l’espoir d’une transmission coincée entre la certitude de la jouissance qu’assure la castration et l’angoisse de la futilité de cette cas tration telle que la démontre une psychanalyse qui n’offre rien d’autre pourtant à se mettre sous la dent.»
Voilà qui nous met délibérément en rupture de «Com», ce nouveau petit dieu d’une toute-puissance illusoire d’un langage voué aux objets de consommation.