Ce premier "Rapport de recommandations sur la prise en charge des personnes infectées par les virus de l’hépatite B ou de l’hépatite C" est le fruit d’une démarche collective impulsée par la Ministre de la Santé et réalisée sous l’égide de l’Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales (ANRS) et de l’Association française pour l’étude du foie (AFEF).
Ce rapport a été coordonné par le Pr Daniel Dhumeaux (hépatologue au CHU Henri Mondor de Créteil et président du Programme national de lutte contre les hépatites B et C 2009-2012). Pour produire ses recommandations, il a mobilisé pendant plus d’une année quelque 200 cliniciens, chercheurs, patients et associations de patients.
L’élaboration du rapport s’est organisée autour de 22 groupes thématiques d’experts et d’un comité indépendant des experts, fait de personnalités scientifiques et du monde associatif, dont la mission a été d’assurer la validation et la synthèse des textes.
Par les mesures qu’il met en avant, ce rapport se propose, selon trois axes :
– de relancer la prévention des hépatites B et C, jugée en retard sur plusieurs points (vaccination contre l’hépatite B notamment),
– d’articuler les étapes de la prise en charge des patients atteints d’hépatites B et C selon des parcours de soins et des stratégies thérapeutiques spécifiques qui leur sont propres,
– de soutenir, à tous les niveaux, les valeurs d’équité dans les soins par des mesures concrètes de lutte contre les inégalités sociales.
En émettant ces recommandations, le collectif responsable du rapport a eu clairement conscience de la contrepartie économique des traitements nouveaux, en particulier de l’hépatite C, qui implique des choix et des indications raisonnables. Avec des thérapeutiques dont l’efficacité est désormais proche de 100 %, l’éradication de cette infection peut devenir un objectif réaliste. En l’absence de vaccin, elle ne passera que par l’identification et la prise en charge de tous les patients atteints et des coûts de médicaments réduits.
Ce premier rapport, destiné aux pouvoirs publics, à tous ceux qui luttent contre ces maladies (professionnels de santé, associations de patients, industriels du médicament) et aux médias, apporte un état des lieux épidémiologique, sanitaire et social de l’épidémie dans notre pays et émet des recommandations fortes pour être plus efficace à tous les échelons de la riposte. Il est souhaité qu’il donne lieu à une véritable mobilisation collective afin que ces hépatites soient maîtrisées à tous les niveaux de notre société, y compris dans les groupes les plus vulnérables et les régions les plus touchées.