À un moment où le mot de « virtuel » devient un fourre-tout commode pour les angoisses de nos contemporains, une mise au point s’imposait. Celle qui est menée ici est à la fois conceptuelle et clinique. Elle respecte deux principes. Le premier est la pluralité des définitions du virtuel, qui oblige à chercher leur plus petit dénominateur. Or, nous verrons que celui-ci semble bien se trouver dans ce à quoi le virtuel s’oppose plutôt que dans ce qu’il est. La seconde préoccupation dont témoigne ce numéro a été de préserver la variété des disciplines qui, de près ou de loin, se sont approprié le mot. C’est pourquoi nous avons donné la parole à des philosophes, des psychanalystes, des sociologues, des artistes, des psychologues et des informaticiens, afin d’étudier aussi bien la notion de « virtuel psychique » en psychanalyse, que les implications des technologies du virtuel en psychothérapie et dans le domaine de la culture et de l’éducation. Car le propre du numérique est de pouvoir métisser non seulement des technologies, mais aussi des disciplines. Des varias portant sur l’art, le vieillissement, ainsi que des tribunes libres touchant à l’actualité de nos champs professionnels, complètent cet ensemble.